Article des Nouvelles Calédiniennes - Tourisme Equestre

Les chevaux se mettent au boulot

Dumbéa. Invité par le Comité régional de tourisme équestre, Florent Maini est spécialiste du
dressage de travail. Il a donné une série d’ateliers pédagogiques au Yala Ranch, et va proposer des exercices pratiques sur le terrain.

Pour aborder le travail du bétail, Florent Maini se met dans la peau de la vache, et exerce les cavaliers à se déplacer parallèlement à lui, sans perdre le fil
de ses changements de direction. Photo A.P.
Antoine Pecquet

Enseigner le travail du bétail aux cavaliers et à leurs montures, voilà la mission de Florent Maini. En visite sur le Caillou à l’invitation du Comité régional de tourisme équestre, le gardian d’Aigues-Mortes est venu partager son savoir-faire, acquis en Camargue, en Espagne et aux Etats-Unis, où il a été cinq ans
entraîneur de reining, la technique de travail des cow-boys devenue sport de compétition. « A terme, nous souhaitons structurer l’équitation de travail calédonienne en tant que discipline à part entière, en nous appuyant sur l’expertise des stockmen mais aussi sur les compétences d’intervenants extérieurs comme Florent » cadre Valérie Gentien, la présidente du comité.

Au Yala Ranch, le dresseur a animé la semaine dernière des ateliers destinés aux jeunes cavaliers, ainsi qu’aux adultes confirmés. « Je propose des exercices de conduite du bétail qui peuvent être stimulants pour tous les passionnés d’équitation et leurs chevaux, même s’ils ne sont pas éleveurs » assure Florent Maini, qui a mis au point sa propre pédagogie.

manettes et recul
Adepte d’une approche douce, le Camarguais fait régner sur la carrière du Yala Ranch une atmosphère studieuse. Les exercices se déroulent au pas, et sont répétés avec patience et concentration. « Florent nous aide à mieux prendre conscience de toutes les manettes dont on dispose pour diriger le cheval.
C’est un travail tout en finesse » explique Sonia, la quarantaine, juchée sur Ubama, selle français de neuf ans. L’animal et sa cavalière viennent de découvrir un exercice inédit : reculer dans un étroit couloir, à angle droit, matérialisé par des barres au sol. « J’essaye de donner des clés de progression personnalisées à chaque cavalier » commente Florent Maini. Il propose ensuite un autre exercice de précision à Maria, en selle sur sa jument Bloom.
Celle-ci doit suivre les déplacements du dresseur, en ligne parallèle, en collant à chaque changement de direction. Une technique fondamentale de conduite du bétail. « Sans être éleveuse, en tant que cavalière c’est utile d’avoir une approche du contact avec les bêtes » déclare Maria, qui juge « enrichissant le travail très précis des jambes et des épaules » proposé par le dresseur. « L’objectif, c’est le progrès technique, mais aussi l’ouverture sur d’autres activités, hors du saut classique. Pour le cheval comme pour l’homme c’est important de s’aérer l’esprit » assure Florent Maini.

formation sur station
Avant son retour en Métropole, l’entraîneur d’Aigues-Mortes animera d’autres ateliers ce week-end, au Lucky Club, à la Ouenghi. Il dirigera aussi des exercices pratiques sur station d’élevage, aujourd’hui chez Patrick Ardimani, à Tontouta, et le lundi 17 avril, chez Christophe Creugnet à Bouloupari. Son séjour doit se conclure avec une journée de formation destinée aux moniteurs d’équitation, le 22 avril, encore à Tontouta. « La Calédonie est une terre de cheval, j’apprends moi-même beaucoup au fil de ce séjour » insiste le gardian.

Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

L’intervention de Florent Maini n’est pas la première du genre au centre équestre de Dumbéa. En mars 2015, Nathalie Pawlak, présidente de la commission nationale des équitations de travail et de traditions à la FFE, a aussi animé des ateliers. « Elle est beaucoup dans la médiation et a fait dialoguer deux publics qui se mélangent peu, les professionnels de l’élevage et les cavaliers de loisir » explique Sarah Pelletier, la patronne du Yala Ranch.
« L’approche de Florent est plus technique » poursuit-elle, en comptant pérenniser la pratique de l’équitation de travail dans son centre.